CM 23/11/09

Débat d’Orientation Budgétaire 2010

Intervention de Maryvonne Boileau

Il est vrai que ce débat d’orientation budgétaire intervient dans un contexte de politique gouvernementale qui certes, vous l’avez dit Monsieur le 1er Adjoint, amplifie la crise sociale. Nous, nous dirions aussi que malgré les beaux discours de Jean-Louis Borloo, elle peut aussi amplifier la crise environnementale.

La crise sociale prend de multiples visages, notamment le pouvoir d’achat et même le pouvoir de vivre qui se dégrade rapidement pour de très nombreux ménages. La fiscalité devient moins distributive avec le bouclier fiscal, la baisse de la progressivité de l’impôt… Le chômage augmente, le nombre de ménages surendettés est en voie explosive…

Le coût du logement, de la santé, certains tarifs des services publics deviennent insupportables pour certains et évoluent hélas plus vite que les salaires, les pensions ou les allocations.

Contrairement à ce que laisse croire votre présentation, on ne peut pas résumer Grenoble à une ville de classes moyennes où tout le monde serait logé à peu de chose près à la même enseigne. Grenoble est une ville où les situations sociales sont très contrastées, avec de nombreux habitants à très faibles revenus. Pour preuve, le revenu moyen, à Grenoble, est inférieur à celui du département.

Alors, une commune doit d’abord s’interroger sur la situation sociale des habitants qui la composent. Elle est l’échelon de proximité et doit adapter ses missions à la situation sociale réelle.

Il faut vraiment redescendre sur terre, Grenoble n’est pas encore une ville d’un million d’habitants et nous ne sommes plus dans les trente glorieuses où l’argent public était facilement disponible. Certes, à ce moment-là, c’est ce qui a permis à des visionnaires comme Hubert Dubedout de développer, à juste titre, des actions publiques bien au-delà des compétences communales traditionnelles.

Mais, hélas, ce système est en crise, il ne faut pas nous voiler la face.

Contrairement à la majorité municipale, nous ne croyons pas à la capacité pour une ville de la taille de Grenoble de jouer le même rôle que Lyon, principale ville de Rhône Alpes. La Ville doit revenir à des fondamentaux : permettre le vivre ensemble en maintenant et développant des services publics de qualité, accessibles à tous et avec des tarifs définis au plus juste, et abandonner les politiques onéreuses de prestige, de rayonnement ou de coups médiatiques.

La politique municipale ne doit pas amplifier les difficultés des habitants bien au contraire.
Or votre décision de majorité municipale d’augmenter violemment les taux des impôts en 2009 et de laisser augmenter de manière très excessive les tarifs du chauffage urbain ont mis en grande difficulté de nombreux ménages.

Par principe, nous ne sommes pas opposés aux augmentations d’impôts, mais à condition d’imaginer des mécanismes de compensation. Nous devons agir pour qu’enfin il y ait une vraie réforme de la fiscalité locale qui prenne davantage en compte les revenus réels des habitants. Le système actuel est trop injuste et interdit une politique réellement solidaire, puisque toute augmentation des taux atteint plus durement les faibles revenus.

En 2010, il est effectivement important de s’interroger sur ce que Grenoble a réellement besoin pour un fonctionnement efficace des services essentiels et prioritaires et quelles seraient les économies possibles.

Nous voulons une ville sobre et à taille humaine qui résiste pendant la crise, et comme vous l’avez dit Monsieur le 1er Adjoint, la crise n’est vraiment pas du tout derrière nous.

Evidemment, nous n’avons rien à attendre du gouvernement qui ne va pas augmenter ses dotations aux collectivités, ou pire les diminuer drastiquement. Mais dans l’immédiat,

-  La proposition de la majorité de maintenir les taux votés en 2009 (fort heureusement, ils ne vont pas être augmentés cette année) et l’augmentation de la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) en 2010 sont deux mesures qui nous apparaissent négatives et que nous combattons. Lors du vote du budget, nous proposerons des amendements correctifs.

-  Il est regrettable que la majorité refuse d’organiser aussi un débat public contradictoire avant de voter le budget 2010. Nous sommes persuadés que la ville peut être embellie avec un réaménagement des quartiers possible avec d’autres méthodes que celles qui consistent à ne faire venir que de grands noms de l’architecture.

-  De même, la Ville s’occupe d’actions économiques qui ne relèvent pas de sa compétence première et qu’elle est la seule à faire dans l’agglomération : développement des nanos, CLINATEC, pôles de compétitivité… Il est incohérent de crier sans cesse au désengagement de l’Etat et de se substituer à lui dans quelques domaines, sur décision de quelques personnes. Pour nous, ce n’est pas à la Ville de financer des programmes de Recherche et Développement technologique, à fortiori lorsqu’ils sont destinés à la recherche du secteur privé.

Pour conclure sur les questions environnementales, La Ville doit accentuer ses efforts et ne pas encourager des projets qui vont en sens inverse comme la rocade où le bilan carbone est quasi nul. Etre fier d’une diminution de 3 % des émissions des gaz à effet de serre dans les 50 ans à venir pourrait prêter à sourire si la réduction de 40 % de gaz à émissions d’effet de serre n’était pas un enjeu majeur pour les générations futures.

Il est clair que c’est au niveau national et européen que les moyens principaux sur ces questions doivent être mis en œuvre. Mais les collectivités locales ont le devoir de développer des politiques sociales et environnementales en faveur de tous et principalement des plus démunis.

Débat sans vote.




Groupe Écologie & Solidarité
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