Conseil Municipal du 25 mars 2013

Billet d’humeur

par le groupe Ecologie et Solidarité

La loi prévoit que seuls les élus peuvent s’exprimer devant le conseil municipal. C’est une contrainte, mais aussi la garantie d’un fonctionnement démocratique serein.
Or, il est récurrent que des grenobloises ou des grenoblois parmi le public du conseil demandent à prendre la parole devant les élus. Cela a encore été le cas lundi 25 mars avec une demande de prise de parole durant la présentation de la 1ère délibération par des parents de l’école des Buttes. Si le Maire a raison de rappeler la règle de fonctionnement du conseil et demander à ce que les débats suivent le cours de l’ordre du jour, cette situation en dit beaucoup sur la qualité du dialogue de proximité à Grenoble. Si des habitants en arrivent à investir de cette façon l’enceinte du conseil municipal, c’est qu’ils n’ont pas d’autres moyens d’être entendus par les élus, ou d’obtenir une rencontre

Ce conseil a débuté par l’examen de quatre délibérations concernant le projet du renouvellement urbain de la Villeneuve. Nous sommes satisfaits que des fonds européens contribuent à engager des projets concrets de transition énergétique. Nous regrettons comme toujours que le renouvellement urbain soit plus fortement sur le bâti et que l’accompagnement humain soit souvent le parent pauvre de l’histoire. Enfin, en raison des règles de marchés publics, les grandes multinationales ont un accès extrêmement facilité aux marchés au détriment des entreprises locales. C’est ici un moyen de création d’emplois locaux qui échappe à notre collectivité.

La construction d’un espace de réunion et jeunesse à la Villeneuve en remplacement de la salle 150 et de l’ex-école des Bouleaux est satisfaisante. Cependant, une fois encore la majorité met « la charrue avant les bœufs » et décide avant d’en parler aux habitants. Pourtant, ce secteur est un terrain magnifique et fertile, et nous restons persuadés qu’un bon ensemencement, par une bonne organisation du renouvellement urbain global pourrait donner un nouveau souffle à ce quartier. Par exemple, nous ne pensons pas que l’incertitude sur le devenir des espaces libérés par les commerces (qui seront à terme installés à côté des nouveaux équipements), ou le fait de démolir la salle 150 en laissant 18 mois sans salle de proximité pour les rencontres des associations ou des habitants soient les meilleures choses à faire.

Les élus de droite nous auront resservi l’argument simpliste que la Villeneuve aurait besoin de « caméras » pour sécuriser les nouvelles installations… Quand donc les promoteurs de la vidéosurveillance accepteront le constat que cette dernière ne permet pas de prévenir les dégradations, mais éventuellement de retrouver plus facilement leurs auteurs ?... Décidément la droite est ringarde en proposant de l’ordre pour les pauvres mais du laisser faire pour les puissants.

Après avoir démoli les différents parkings silos sur quartier, un futur parking va sortir de terre. Mais bizarrement, il n’intègre pas du tout les objectifs et les équipements visant à faciliter le développement des modes de transports autres que la voiture. Notre groupe a bien fait de faire la demande d’un traitement équitable avec le reste de la ville : accueil des vélos, implantation du dispositif d’autopartage Citélib qui va être prochainement mise en place en centre ville.

Sur la programmation du logement social, on ne peut que se satisfaire d’une évolution lente mais constante de la proportion de logements sociaux dans la ville. Ce qui n’est pas du goût des élus UMP. Leur argumentaire est pour le moins spécieux. Dans un mélange cafouilleux entre la ville et la métro, tout en dénonçant le trop grand nombre de constructions de logements sociaux dans la ville et en disant que l’agglomération n’en construit pas suffisamment, ils amalgament développement du logement social et bétonisation de la ville… Que ne vont-ils pas dénoncer les communes de Meylan, Seyssinet, Sassenage, et autres Fontanil sur leur manque de volonté de construction de logements sociaux ! Aujourd’hui, il est effectivement nécessaire de ralentir la construction de logements privés à Grenoble, mais le maintien, voire l’augmentation de constructions de logements sociaux est indispensable pour faciliter l’accès à du logement de qualité, à un loyer compatible avec les ressources de ménages modestes et moyens.

L’autre gros morceaux de ce conseil aura été la délibération sur la mise en place de la réforme des rythmes scolaires sur notre ville. Il ne s’agissait pas de donner un avis sur un texte de loi que nous approuvons. Mais la mise en œuvre d’une telle loi demande un b-a-ba de démocratie : l’instauration d’une vraie concertation, ce qui n’a pas du tout été le cas. L’adjoint nous a présenté sa délibération avec le flegme qui le caractérise et qui ne trahit aucun enthousiasme. Cette délibération aurait pu faire l’objet d’un vrai et grand débat démocratique, dans l’objectif d’une construction collective, enseignants-parents-animateurs-élu-es pour aboutir à la solution la plus consensuelle entre tous les acteurs de ce dossier.
Une fois encore, nous sommes confrontés à la seule information : voilà ce que nous voulons et soyez déjà bien contents que nous vous le disons avant de le mettre en œuvre. Une phrase anecdotique de cette histoire : « 90 % des élu-es ont participé aux réunions publiques, c’est une action de la majorité ». Encore heureux, que les élu-es de la majorité fassent le travail pour lequel ils sont bien indemnisés.

L’argumentaire concernant le risque d’utilisation politicienne de ce débat sonne faux. Peut-être sommes nous face à un ou des élu-es qui veulent absolument laisser une trace de leur mandat. En effet nous n’oublierons pas qu’il n’y a pas du tout consensus sur la question à Grenoble. Nous n’oublierons pas non plus qu’il n’y a pas de budget dédié à ce projet qui va nécessiter une décision modificative en fin d’année, au risque de rendre le budget primitif insincère. Nous continuerons aussi d’expliquer qu’il n’y a pas de réelle organisation programmée, sauf de « l’à peu près », en espérant qu’une main bienfaisante pourvoit à toutes les incertitudes et aux questionnements des parents, des animateurs actuels et des équipements qui assurent toute une partie de l’animation du mercredi.
Encore une occasion ratée de faire vivre le débat démocratique et la charte de la démocratie locale !




Groupe Écologie & Solidarité
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