Tract distribué par les éluEs et leurs mouvements Verts, ADES et Alternatifs

Vidéosurveillance : un choix idéologique, inefficace et coûteux !

La majorité de Michel Destot organise 3 fausses "réunions publiques" sur la vidéosurveillance.

Comme toujours, ces réunions sont organisées après que la décision a été prise. Mais la grande nouveauté, c’est que les "réunions publiques" organisées par la majorité municipale sont désormais faites sur invitation, sans annonce, ni dans le journal municipal, ni sur le site Internet de la Ville, ni par voie de presse.

Lors des ces réunions, les éluEs et mouvement écologistes distribueront le tract ci-dessous pour rappeler que la vidéosurveillance est un choix idéologique, inefficace et couteux !

Pour information, les dates et lieux des fausses "réunions publiques" :

- Jeudi 24 juin, 20h, salle de conférence de la Maison du Tourisme

- Lundi 28 juin, 20h, MJC Lucie Aubrac

- Mardi 29 juin, 19h, salle de réunion de la MJC Prémol.


Les agressions, les dégradations urbaines ou les tensions dans le
voisinage font habituellement dire aux élus locaux que les habitants
« ont peur » et que la « sécurité » serait le premier de leur souci.
Evidemment tous les citoyens ont droit à la tranquillité dans leur vie
quotidienne, c’est un fait que personne ne conteste. Mais, les études
le montrent : aujourd’hui les principales préoccupations des français
sont le chômage et les crises écologiques, et par ailleurs la majorité
des agressions violentes ont lieu à l’intérieur de la cellule familiale.
Il n’empêche, à Grenoble, la majorité de Michel Destot, soutenue
par la droite, a choisi d’investir massivement dans un plan de
développement de la vidéosurveillance.
Sans angélisme et en connaissance des problèmes quotidiens des Grenoblois, les écologistes affirment que
ce choix de la vidéosurveillance n’est pas un remède, mais au contraire, un piège dangereux et coûteux.

UN ECRAN DE FUMEE
Le gouvernement UMP et son ministre de
l’Intérieur, en total échec sur leurs politiques « de
lutte contre l’insécurité » tente d’imposer la
vidéosurveillance aux collectivités locales.
Objectif annoncé par Brice Hortefeux : passer de
20 000 à 60 000 caméras dans l’espace public,
d’ici à 2011.
Evidemment, il est plus simple d’installer un
peu partout ces gadgets technologiques
, fussent-ils
coûteux, que de s’attaquer aux causes
profondes des délits et violences, symptômes
d’une société traversée par de multiples crises.
Mais c’est pratique : il est facile de décompter les
caméras installées, preuve visible que « si si on
agit » !

INEFFICACE
Bien avant la France, l’Angleterre a fait le pari de
la vidéosurveillance. Chaque anglais est filmé en
moyenne 300 fois par jour !
Pourtant leurs
dernières études sont implacables : dépenses
démesurées sans baisse significative de la
délinquance, élucidation de 3 % seulement des
vols et délits.
Tanguy le Goff, chargé d’étude sécurité en Ile de
France, s’est exprimé sur la vidéosurveillance
dans Ville, Rail et Transports de décembre 2009 :
« sur des atteintes à la personne – agressions,
bagarres – il n’y a clairement pas d’effet. Et cela
est systématiquement démontré à la fois sur des
études statistiques et des études auprès des
délinquants. (…). Ces délinquants expliquent que
la vidéosurveillance les oblige à se déplacer mais
qu’en aucun cas cela ne les empêche de passer à
l’acte ».
Sébastian Roché, sociologue spécialiste des
question de sécurité, rappelle : « Dans les espaces
ouverts, notamment dans la rue, aucune étude ne
prouve que la vidéo ait un effet bénéfique. Non
seulement les gens sont difficilement identifiables,
mais, en plus, les contraintes extérieures
(luminosité, angle mort) rendent l’efficacité de la
vidéo aléatoire.
 »
Ainsi on pourrait multiplier les caméras à l’infini,
en mettre 10 par rue, cela ne résoudrait en rien
l’explosion du chômage de longue durée, les
difficultés d’accès à des logements de qualité, la
persistance de multiples discriminations,
l’enclavement des quartiers populaires, le
creusement des inégalités qui touchent aussi
désormais les classes moyennes… toutes ces
réalités qui sont le véritable terreau des
tensions sociales
et des violences qui en résultent.

COUTEUX
Derrière cette nouvelle mode de la
vidéosurveillance, il y a bien sûr des contrats
juteux pour des sociétés privées
. Poussées par
l’Etat, les mairies dépensent des dizaines de
millions d’€ pour se doter de réseaux de caméras.
A Grenoble, la connexion du réseau existant
(40 caméras) et la seule installation de 18
malheureuses nouvelles caméras coutera aux
contribuables grenoblois 720 000 €
d’investissements
+ au moins 50 000 € par an de
maintenance … sans compter que pour faire
scruter les écrans 24h/24 la mairie devrait assigner
pas moins de 11 agents municipaux à cette tâche
rébarbative.
L’argent public devenant rare, ces investissements
sont forcément faits au détriment d’autres
politiques publiques. Pour pouvoir payer ces
caméras, l’État et les collectivités qui collaborent,
diminuent les effectifs de police, les moyens des
associations, des relais sociaux, des services
publics dans les quartiers, des éducateurs
spécialisés… Tous ces hommes et femmes font le
lien social, préviennent les dérapages, rassurent
les populations, accompagnent les enfants et les
jeunes, redisent régulièrement les règles,
instaurent une présence physique. Tous ceux là,
disparaissent petit à petit car leur financement est
réaffecté au profit d’une illusion technologique.

SUSPICION GENERALISEE
Par ailleurs, les écologistes refusent l’idéologie
qui sous-tend l’installation de ces gadgets
sécuritaires, la croyance que chaque citoyen est un
délinquant potentiel, un criminel en puissance.
Souhaite-t-on réellement léguer à nos enfants une
société où seraient multipliés à l’infini les outils
de surveillance, de fichage et de traçage ?
Cette fuite en avant est à l’opposé du projet de
ville à taille humaine et respectueuse de ses
habitants que nous souhaitons bâtir avec les
Grenoblois.

Pour que les espaces publics ne soient pas
insécurisant mais soient au contraire vecteur de
convivialité, peu suffirait : des aménagements
urbains aérés, un éclairage public agréable,
quelques commerçants, des associations, un café
ouvert le soir… C’est bien le rôle de la
municipalité que de construire cela avec les
habitants de chaque quartier.

L’EQUIPE DESTOT AGIT EN
CATIMINI

Le Conseil municipal de Grenoble n’a jamais
débattu et n’a jamais voté le développement de
la vidéosurveillance dans les espaces publics de
la Ville.
Cela n’a pas empêché la garde
rapprochée du maire de faire installer en toute
discrétion une trentaine de caméras (notamment
sur le parcours des manifestations grenobloises !)
et d’en prévoir 18 nouvelles (6 caméras dans le
Jardin de Ville ; 3 dans le square Lafleur ; 9 au
Village Olympique : place Lionel Terray et
parking des maquis de l’Oisans). Pour protester
contre cette opacité des Grenoblois ont procédé au
démontage de quelques caméras.
Notons aussi que les réunions d’information de ce
mois de juin ont été annoncées de façon fort
discrète et qu’elles seront de toute façon inutiles :
le plan de développement préparé par l’adjoint
à la sécurité étant déjà entièrement finalisé !

LES ELUS ECOLOGISTES NE CAUTIONNERONT PAS LE COLLEGE D’ETHIQUE BIDON

Pour faire passer la pilule, les conseillers
municipaux ont pu voter le 17 mai 2010, la
création d’un « collège d’éthique de la
vidéosurveillance » mais qui n’aura bien sûr
aucun pouvoir. Il n’élaborera qu’une charte qui
n’aura aucune valeur juridique. Il ne pourra pas
se prononcer sur le fait d’installer ou non une
caméra et il ne sera pas sollicité pour participer
à l’évaluation de l’efficacité du dispositif.

Ce comité ne devrait pas trop contrarier la mairie
puisque la majorité municipale y sera représentée
par 5 conseillers municipaux sur 6 (1 PS, 1 PC,
1 Go-Citoyenneté, 2 centristes). Notons aussi que
sur les 3 associations présentes : une sera
représentée par sa présidente, conseillère générale
PS de Grenoble, et une autre par son président,
ancien élu municipal PS de Grenoble !
C’est pour ces raisons de fond et de forme que
les élus écologistes ont choisi de boycotter ce
comité d’éthique et ont voté (seuls) CONTRE
la délibération.
La Ligue des Droits de l’Homme
(LDH) refuse également de participer à ces comités
d’éthique municipaux sur la vidéosurveillance.
Une fois de plus l’équipe Destot choisit un bien mauvais chemin.
Les écologistes donnent RDV aux Grenoblois-es pour construire un projet de ville
définitivement beaucoup plus écologiste et solidaire !


titre documents joints

25 juin 2010
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Groupe Écologie & Solidarité
EluEs EELV, ADES, Alternatifs de la Ville de Grenoble

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