CM du 14/06/10 - Délibération 13-B 006 – LOGEMENT

Avis de la Ville de Grenoble sur le projet de Programme Local de l’Habitat d’agglomération

Intervention de Maryvonne Boileau

Merci Monsieur le 1er Adjoint.

J’ai bien écouté Madame l’Adjointe au logement, j’ai observé que c’était difficile et qu’il est assez désagréable de s’exprimer quand les gens parlent.

Donc, pour ce Programme Local de l’Habitat (PLH), en ce qui nous concerne, nous souhaitons adresser nos remerciements à ceux qui ont rédigé ce document parce qu’il est très bien argumenté, avec des indications qui sont extrêmement précises, ce qui donne un certain nombre d’informations assez claires sur ce qui va se passer donc dans l’agglomération et plus largement, avec quelques incursions sur le SCOT, ce que nous estimons fort intéressant. Donc, nous vous demandons, de les remercier pour nous car c’était très bien fait.

Quand on reprend ce plan sur les 5 ans à venir, vous nous indiquez le nombre et le type de logements à réaliser globalement, les moyens fonciers, sans omettre l’échéancier prévisionnel de réalisations de logements, d’opérations d’aménagements, etc, de compétence communautaire et, vous n’avez pas oublié les orientations prévues par le Code de l’urbanisme et éventuellement des modifications du Coefficient d’Occupation des Sols (COS).

Nous relevons 3 points .

1 – Ce plan, est obligatoirement lié au Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) bien évidemment. Et, le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) a été voté en octobre 2005 et il s’impose aujourd’hui pour ce qui nous concerne à Grenoble.

Il dit ceci, je vous le relis : « La ville de Grenoble souhaite maintenir sa population en améliorant son offre de logements. Cet enjeu implique un effort important de construction et de rénovation du parc existant. Tous les publics sont consernés, mais un effort particulier sera réalisé en direction des familles. La diversité de cette offre est en effet un élément déterminant de mixité sociale et de vitalité urbaine. Une meilleure répartition spatiale des logements sociaux sera également recherchée. » Dans ce cadre, incontournable actuellement, nous rappelons que la Ville de Grenoble ne doit pas chercher à augmenter fortement sa population. Or, on observe aujourd’hui et depuis 2006, qu’il y a une augmentation du nombre d’habitants à Grenoble. C’est très net, Jusqu’où irons-nous donc ?

2 – Ensuite, le Programme Local de l’Habitat (PLH) fait un certain nombre de constats : la population vieillit, mais ça c’est vrai de tous les pays européens, et des pays occidentaux en général, il manque des logements pour les sortants d’hébergement, le logement social est inégalement réparti sur l’agglomération, les loyers du locatif privé sont environ 30 à 40% plus élevés –mais vous venez de le dire- que ceux du logement social, les logements sont d’une superficie plus petite à Grenoble qu’ailleurs, et qu’il n’y a pas assez de logement en accession sociale à la propriété et qu’il faudrait restaurer des parcours résidentiels. Ces vérités étaient aussi déjà exprimées dans le précédent PLH, et nous en sommes malheureusement, encore à ce stade.

Mais, on peut constater aussi qu’à Grenoble, de véritables efforts de constructions qui sont à mettre au crédit des municipalités, de 1995 jusqu’à nos jours. La population augmente sensiblement mais, nous n’arrivons pas à maintenir un certain nombre de familles. Il serait important de permettre que des familles restent habiter ici. Mais on se heurte à une énorme difficulté : à savoir que les familles avec de jeunes enfants ont parfois, pour un certain nombre d’entre elles qui ont quelques moyens, on peut observer qu’elles souhaitent avoir une maison individuelle. Vous connaissez ce problème, nous l’avons connu en d’autres temps et, pour le moment, nous n’avons pas encore trouvé la parade pour arriver à rendre attractif un logement collectif locatif ou un logement privé en accession qui permettrait d’apporter quelque chose qui soit sensiblement de la même qualité pour des familles avec des jeunes enfants.

3 – Ensuite, vous dites, dans ce document, qu’il y a une forte rénovation urbaine, et Grenoble, on cite souvent la Caserne de Bonne mais, moi, je voudrais citer deux autres choses qui se passent. Il y a Teisseire qui a été, en matière de rénovation urbaine, un vrai exemple. On en parle évidemment beaucoup moins parce que c’est moins clinquant et ça ne touche pas les mêmes populations et c’est bien dommage parce qu’il y a eu un vrai effort de fait dans ce quartier sur la rénovation urbaine, y compris sur l’amélioration du confort dans les logements. Et Mistral aujourd’hui, qui est en voie d’amélioration, ce n’est pas très facile et nous espérons fortement que les financements ANRU seront présents dans les années à venir pour les deux autres projets qui sont en cours, à savoir Châtelet 1 et 2 et la Villeneuve.

Enfin vous déclinez un certain nombre de propositions, avec 30 actions pour les 5 ans.

Ce programme d’actions thématiques, nous parait très ambitieux. Certes, l’avenir appartient aux ambitieux mais est-ce que 5 ans suffiront pour réaliser les 30 fiches thématiques qui ont le mérite d’être exhaustives sur les besoins à satisfaire ? Mais, là aussi, est ce bien réaliste ? Alors, l’ordre de priorité de la réalisation ne nous apparaît pas du tout clairement, et compte tenu des financements publics de l’Etat qui ne vont pas s’améliorer, vous avez entendu, comme moi, ces jours derniers, ce qui a été dit sur comment l’Etat va devoir réduire fortement les aides à tous les niveaux pour diminuer le déficit. Donc, comment allons-nous faire pour arriver à choisir les priorités des 30 priorités ?

Alors, pour nous, nous faisons la suggestion qu’il y ait 3 priorités pour Grenoble :

-  l’accès au logement, notamment pour les étudiants et pour les jeunes travailleurs ainsi qu’aux familles aux revenus modestes, ce qui évitera sans doute des pendulaires parce que, comme vous le disiez, en Bièvre-Valloire, pourquoi est-ce qu’ils vont habiter là bas ? Parce que les terrains sont très peu chers… Mais effectivement, les pendulaires augmentent de façon considérable. Donc, ce qui voudrait dire que dans les futures ZAC qui vont être créées, il serait absolument nécessaire, si on voulait répondre à ces ambitions que l’on fasse beaucoup plus de logements sociaux. Qui dit logements sociaux ne dit pas obligatoirement grandes difficultés. Quand il peut y avoir aussi de la mixité avec d’autres possibilités mais peut-être que le chiffre de 30% de logements sociaux devra être plus important pour les logements construits dans ces ZAC. Ensuite, ce que l’on demande, c’est qu’il ne faudrait pas livrer la Ville aux promoteurs.

-  Nous proposons d’apporter une aide conséquente aux réhabilitations sur le parc ancien, qu’il soit privé, éventuellement public, mais le parc ancien du logement social aujourd’hui est fort heureusement moins en difficultés concernant tout ce qui est les problèmes thermiques.

-  Ensuite, développer l’offre d’accession sociale à la propriété, oui, nous vous suivons là-dessus et il serait souhaitable qu’il y ait un effort beaucoup plus important si l’on veut véritablement aider les familles modestes à pouvoir rester sur la ville de Grenoble et sur l’agglomération. Là, il faut sans doute changer d’échelle, il faut sans doute changer d’aide à ce niveau-là, pour ne pas en rester au stade actuel de 90 logements depuis 5 ans, c’est dérisoire par rapport aux besoins.

Il est possible de parvenir à ces objectifs avec, sans doute, une politique foncière qui soit encore plus ambitieuse et en rejoignant ce que je disais tout à l’heure, sans doute qu’il faudrait aider encore plus les bailleurs sociaux éventuellement mais peut-être aussi d’autres possibilités pour l’accession sociale à la propriété.

Donc, si le nombre d’habitants à gagner pour la région grenobloise, c’est ce qui a été noté dans ce Programme Local de l’Habitat, est aux environs de 800 000 habitants, en fait, on ne voit pas dans ce document quelle est la population que vous souhaitez envisager pour l’agglomération. Et, pour Grenoble, rien n’est indiqué dans ce document.

C’est cela qui serait intéressant : quelle taille de ville voulons nous ? Et là, on ne le voit pas clairement dans votre document. Nous pouvons comprendre que ce document étant pour l’agglomération ces données ne soient pas clairement indiquées, mais il serait intéressant que nous ayons ce débat à un moment ou à un autre pour savoir de quelle taille Grenoble sera fait demain.

Nous voterons ce Programme Local de l’Habitat mais nous resterons vigilants sur les évolutions à Grenoble, car, dans ce que nous voyons aujourd’hui, les nombreux programmes envisagés pourraient entraîner une forte augmentation de la population. Du coup, cela entraîne une incompatibilité avec le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) actuellement en vigueur. D’autre part à Vigny Musset ou ailleurs, comment pouvez vous réellement agir pour que les montants de locations privées soient revus à la baisse, parce qu’il est vrai que c’est indécent pour un certain nombre de gens et qu’il devient totalement insupportable pour un ménage quand le loyer représente 40% ou 45% de ses ressources.

Un dernier point dans ce Programme Local de l’Habitat, nous ne voyons rien de concret pour le terrain des gens du voyage qui se fait toujours attendre à Grenoble.

Je vous remercie.

Délibération adoptée. Votes :

-  50 Pour (Verts, Ades, Alternatifs / PS / MoDem / PC / Go)

-  9 Contre (UMP)




Groupe Écologie & Solidarité
EluEs EELV, ADES, Alternatifs de la Ville de Grenoble

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