Tribune des Nouvelles de Grenoble février-mars 2012

Cachez ces sous que je ne saurais voir…

par Marina Girod de l’Ain

Au Conseil Municipal du 23 janvier dernier, nous avons du revoter un document de présentation du budget 2012. Pourtant, ce budget avait fait l’objet de présentations détaillées et d’un long débat en décembre.
À l’occasion de ce débat, nous avions informé nos collègues d’une erreur dans les présentations de ces budgets. Nous avions demandé alors, en séance, que soit corrigés les documents concernés. Cette correction a été refusée, l’erreur étant niée et l’incohérence que nous relevions “expliquée” par la nouvelle présentation. Pourtant, ce nouveau vote du 23 janvier dernier est bien la preuve qu’il y a eu au mieux erreur, au pire tentative de dissimulation de la majorité sur le budget…
Cette erreur avait pour conséquence de réduire considérablement la progression de l’épargne nette. L’épargne nette est la différence entre les recettes de la Ville (subventions, dotations de l’état et impôts locaux) d’une part et d’autre part ses dépenses de fonctionnement (les salaires, fournitures, subventions etc) et de remboursement d’emprunts. On l’appelle aussi capacité d’auto-financement. Entre 2011 et 2012, cette épargne nette est passée de 7,8 M€ à 10,9 M€, soit plus de 3 M€ d’augmentation.
On pourrait se réjouir d’un tel chiffre. Une épargne nette aussi importante pour la Ville revêt plusieurs intérêts :
- elle lui permet de gagner en marge de manœuvre en disposant d’autofinancement plus important et ainsi engager de nouveaux investissements (équipements publics, aménagements…) sans avoir recours au crédit ;
- dans la situation économique actuelle, cette épargne peut être une anticipation des difficultés d’accès au crédit.
Alors pourquoi la majorité a-t-elle cherché à camoufler cette augmentation ? Peut-être parce que cela aurait donné raison à ceux qui dénonçaient l’augmentation trop rapide et trop forte des impôts. Notre groupe s’était fait le porte parole des grenoblois qui ont trouvé injustifiée l’augmentation très importante et en une seule fois des impôts locaux : +9 % en 2009… La progression de cette épargne nette est le signe que les impôts ont augmenté “plus que de besoin” parce qu’aujourd’hui, son montant dépasse le produit de l’augmentation décidée en 2009 (9 M€). La Ville aurait pu se passer de cette augmentation, au moins dans cette ampleur …
Peut-être aussi parce que les contribuables auraient des raisons d’être mécontents de l’utilisation qui en est faite. En effet, cette épargne, finalement, représente l’argent que les habitants ont confié à la Ville pour qu’elle agisse pour leur bien être. Or plus de la moitié sera, encore cette année, utilisée pour subventionner des intérêts privés dans des domaines de haute technologie. Pour notre part, nous préfèrerions que plus d’attention soit portée au patrimoine public de notre ville et au renforcement des services publics et de proximité auxquels le niveau des impôts des Grenoblois devraient leur donner accès…
Mais finalement, de quoi cette majorité a-t-elle peur ?
Du débat. Les grenoblois ne seraient-ils pas suffisamment intelligents pour comprendre les raisons de ces chiffres, si elles sont bonnes ? Ou en proposer d’autres, si elles ne leur paraissent pas les plus appropriées ? C’est toute la différence entre une vraie concertation, et les explications auxquelles la majorité se livre en ce moment.

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