Conseil Municipal du 26 septembre 2011 - Délibération n°6-A 026 DEPLACEMENTS

Aménagement de l’A480 dans le cadre du plan de modernisation des itinéraires (PDMI) - Avis de la Ville de Grenoble sur les objectifs et les modalités de la concertation proposés par le Préfet de l’Isère

par Gilles Kuntz

Nous nous étonnons de n’avoir aucune présentation comme nous avons pu en avoir en conseil de Métro, où on voit bien en projections la réalité de cette troisième voie.

Avant de donner notre position sur l’aménagement proposé d’A480 soumis ce soir à notre analyse, rappelons certains objectifs du SCOT en voie d’adoption d’ici la fin de l’année et qui s’imposera à toutes nos politiques jusqu’en 2030 :

Objectifs du SCOT :
« Il faut réduire l’usage de la voiture pour les déplacements internes à l’agglomération grenobloise, notamment au sein et à destination de sa partie dense »
« …adopter une stratégie générale de réduction du trafic en fiabilisant les temps de parcours en voiture »
« La vitesse doit être réduite pour permettre d’ouvrir une troisième voie aux heures de pointe pour les transports en commun et le covoiturage »


N’oublions pas aussi l’avis des habitants et en particulier celui du CCS3 qui a travaillé en commission et en assemblée plénière ce sujet de l’autoroute urbaine qui traverse leur quartier Mistral-Eaux Claires
Avis des habitants au travers du CCS3 (16 janvier 2007 : 20 pour, 2 contre, 3 abs.) :

« Le CCS 3 exprime son opposition au passage à 2 fois 3 voies et à tout aménagement qui conduirait à une augmentation de la circulation, de la pollution et du bruit sur l’A480 (…)
A court terme, expérimenter sur l’A480 le concept d’autoroute apaisée :
• Limitation de vitesse à 70 km/h maximum de jour et de nuit.
• Aménagement de voirie sur l’emprise existante pour rendre compréhensible et acceptable cette vitesse maximum et sécuriser les entrées et les sorties de l’A480.
(…)
Nous demandons à nos élus d’intervenir auprès des autorités compétentes pour faire aboutir nos demandes d’aménagements que nous considérons comme vitales pour la bonne santé et la qualité de vie des habitants du secteur. Nous souhaitons que s’engagent sans plus attendre les concertations nécessaires à ce sujet avec les habitants. »

Le 18 novembre 2009, cet avis était repris par le CCS3 :

« Elargissement de l’A480 à 2X3 voies
Rappelant la position exprimée le 16 janvier 2007 dans son bulletin n°3, le CCS3 de Grenoble rappelle son opposition formelle au projet d’élargissement à 2X3 voies de l’A480 et à tout aménagement qui créerait une augmentation du trafic sur cette voie.
Pour être conforme aux orientations du Grenelle 1&2, aux recommandations propres à un développement durable des territoires, nous demandons que l’emprise actuelle de cet axe routier soit retravaillé dans sa forme pour permettre une vitesse maximum de 70 km/h de jour comme de nuit (traitement de type boulevard urbain).
Il en va de l’équilibre des territoires dans leur organisation et pour leur bon fonctionnement, de la santé des populations, de la maîtrise des pollutions, de l’économie des finances publiques dont les dépenses doivent encourager des projets vertueux. »

Pour notre part nous tenons à dire que la circulation sur l’A480 constitue un des principaux « points noirs » de l’agglomération non seulement en terme de circulation mais aussi en terme d’aménagement urbain. En effet, l’A480 forme une coupure urbaine et empêche l’accès au Drac. Nous soutenons donc l’objectif de transformer cette autoroute en boulevard urbain.
Mais aujourd’hui, nous constatons que derrière les objectifs affichés, nous ne partageons ni les perspectives de trafic, ni les priorités d’aménagement, ni la méthode de concertation sur laquelle nous devons nous prononcer. En outre, nous alertons sur le manque flagrant de financement de l’Etat et donc du risque d’une participation des collectivités sur un aménagement qui n’est pas de leur ressort (emprise et compétence Etat).

• perspectives de trafic : le document postule sur une forte hausse du trafic de l’ordre de plus de 40%. Encore une fois, nous dénonçons les simulations dynamiques effectuées par les bureaux d’étude qui ne prennent jamais en compte la fin du pétrole peu cher. Dans toutes les simulations européennes, l’augmentation du trafic routier apparait comme inéluctable. Ces données de pure spéculation favorisent le surdimensionnement des aménagements futurs et empêchent de sortir d’une logique du « tout voiture ». Alors même que les observations de trafic montrent un infléchissement de la part de la voiture (voir enquêtes ménages déplacements du SMTC, études INSEE, BIPE et même le Conseil National des Professions de l’Automobile...) .

Sur le projet en lui même, il nous parait illusoire d’envisager, en même temps, une transformation en boulevard urbain et un trafic aussi important.
Nous nous interrogeons par ailleurs sur la cohérence de ces augmentations de trafic d’une part et les objectifs de réduction de la pollution d’autre part : loi sur l’air et ZAPA en premier chef.

• objectifs prioritaires : le document indique 3 zones à traiter : Nord, Centre (dont Rondeau) et Sud Il indique bien que le Rondeau est une priorité mais, dans les échéanciers il est prévu de commencer par le secteur Nord. Au vu du manque de financement, nous demandons à ce que le Rondeau soit la priorité. Il n’y aura manifestement pas la possibilité de tout financer (90 millions au strict minimum). Si l’Etat augmente sa participation, il est peu probable qu’il passe de 20 à 90 millions. Nous demandons qu’il concentre ses efforts pour arriver aux 50 millions nécessaires pour le Rondeau. En tout état de cause, nous ne voulons pas que les collectivités soient amenées à pallier les manques de l’Etat.

• Concertation : encore une fois, nous dénonçons des actions de communication richement dotées s’apparentant à de la propagande et des objectifs de concertation quasi inexistants. Le document parle de « rassurer et faire adhérer au projet » « favoriser l’usage futur de l’A480 » et développe de gros moyens pour arriver à ces fins alors que la concertation sur laquelle nous devons nous prononcer est quasi inexistante : elle se résume à 2 réunions programmées sur 1 mois... Nous attendons que les pouvoirs publics aient à cœur de mettre en œuvre des moyens d’information similaires à ceux d’autres opérations d’aménagement, comme les quais de l’Isère ou l’opération « cœur de ville, cœur d’agglo », où des expositions ont été mises sur la voie publique. Pourquoi ne peut-on pas faire la même chose pour ce projet ?

Réponse de Jacques Chiron (Adjoint Transports)
à Mr Chamussy (UMP) : les bonnes nouvelles ne concernent pas que la voiture en matière de déplacements (tram e et gare…)
et pas de réponse aux questions posées…

VOTES sur cette délibération :
CONTRE groupe GES
POUR le reste




Groupe Écologie & Solidarité
EluEs EELV, ADES, Alternatifs de la Ville de Grenoble

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