Donner la priorité aux enfants et à l’éducation

Au moment où l’Etat se désengage lourdement de ses missions d’éducation (suppression de 11 000 postes d’enseignants, raréfaction des infirmières et assistantes sociales en collège, menaces sur notre système d’école maternelle), les collectivités locales doivent réaffirmer fermement le rôle primordial d’une éducation ouverte à tous, permettant de combattre les injustices sociales et d’éveiller l’enfant à la pleine citoyenneté.

Les écologistes ont agi pour faire de l’éducation et des écoles une priorité de la municipalité. Un plan pluriannuel de 23 millions d’euros sur l’ensemble du mandat (2001-2008) a été mis en oeuvre tant pour les écoles que pour les restaurants scolaires : reconstruction de l’école Lesdiguières (en haute qualité environnementale) et de celle du Verderet, réhabilitation des écoles Élisée-Chatin, Jouhaux, Anatole-France. Ces réhabilitations ont été l’occasion d’inclure des équipements pour la petite enfance (dans les locaux des écoles Élisée-Chatin, Les Frênes et Bizanet) et de rendre totalement accessible aux personnes à mobilité réduite une école par an depuis 2005.

L’accès aux structures de petite enfance, à l’école et aux activités périscolaires sera renforcé : accueil des enfants handicapés par des assistantes maternelles dans les crèches, développement du soutien scolaire pour accroître l’intégration sociale et la réussite scolaire pour l’enfant, mise à disposition systématique de personnel supplémentaire dans les écoles accueillant des enfants handicapés, mise en accessibilité des locaux scolaires et périscolaires.

Les institutions publiques et parapubliques sont des acteurs essentiels auprès des enfants et des adolescents, elles sont complémentaires du rôle des familles. L’ensemble des apprentissages élémentaires, tels que l’autonomie, les savoirs fondamentaux comme la lecture, l’écriture et savoir compter, ne s’acquiert que lorsque les cadres institutionnels qui accueillent sont adaptés à tous et permettent l’écoute et l’expression de chacun dans un respect mutuel des différences.

La ville a une capacité d’intervention d’autant plus forte qu’elle en exprime la volonté et qu’elle y mobilise les moyens à travers ses personnels, ses financements, et par le soutien qu’elle apporte aux différents partenaires éducatifs.

Un projet éducatif nécessite une bonne appréhension de l’existence de l’ensemble du dispositif avec les différents partenaires, crèches, écoles, périscolaire, éducation sportive ainsi que les modalités d’accompagnement de l’enfance de 0 à 16 ans, en tenant compte des différents âges de l’enfance et de l’adolescence :
- Le temps de la petite enfance et de l’école maternelle
- le temps des apprentissages à l’école élémentaire
- le temps du 1er cycle de 11 à 16 ans

Investir pour les écoles, pour nos enfants, c’est investir pour l’avenir.

Une ville ambitieuse et innovante pour la petite enfance

- Créer de nouvelles crèches. Grenoble dispose de nombreuses places de crèches mais le retour des familles en ville nécessite d’être plus ambitieux encore. L’accès aux crèches pour les enfants dont les parents ont de faibles ressources permet aussi de favoriser l’égalité des chances. Nous engagerons la construction de nouvelles crèches, ouvrirons la réflexion sur un nouvel aménagement des horaires, lancerons une opération pilote de crèche aux horaires atypiques pour les parents qui travaillent en horaires décalés (avec participation financière des entreprises concernées), d’autant qu’il s’agit souvent de salariéEs à statut précaire et temps partiels imposés qui rencontrent de grosses difficultés pour la garde de leurs enfants. Nous réaliserons un plan d’écologisation des crèches existantes : rénovation en haute qualité environnementale, introduction d’alimentation biologique, traitement des déchets, jardin potager, création de conseils de parents élus, etc.

- Soutenir les crèches associatives. Nous proposons l’égalité de traitement entre crèche municipale et crèche associative. Les implantations de crèches associatives doivent être accompagnées et aidées financièrement, car elles sont une solution face à la pénurie de structures d’accueil pour la petite enfance, elles développent la capacité des citoyens à proposer des projets, et elles sont tout à fait à la hauteur des exigences des crèches intitutionnelles (suivi de la Protection Maternelle Infantile, normes CAF).

- Développer les crèches familiales. En partenariat avec le Conseil Général, la ville financera un vrai volet de formation aux assistantes maternelles pour proposer des formations plus poussées. Les assistantes maternelles permettent de sécuriser les parents et de privilégier la relation interpersonnelle, tout en assurant sécurité de l’emploi et qualité des conditions de travail pour les assistantes. La ville incitera les assistantes maternelles indépendantes (qui ont des tarifs souvent élevés) à rejoindre la création de nouvelles crèches familiales, ce qui permet aux parents à faibles ressources d’accéder à ce mode de garde grâce au tarif "ville".

Les écoles municipales : des opportunités pour défendre des valeurs

A Grenoble, et notamment à la Villeneuve, le milieu scolaire a longtemps été inventif et très soucieux de l’épanouissement de l’enfant. Ces tentatives de pédagogies avancées et ouvertes sur le monde semblent être mises un peu en berne, à l’heure même où l’échec scolaire et le malaise des enfants nous indiquent chaque jour que l’école continue pourtant bel et bien à exclure. Il nous faut à nouveau réinventer nos écoles de quartiers et remettre au centre des valeurs de curiosité, d’ouverture, d’autonomie de l’enfant, de reconnaissance des rythmes différents, de plaisir de l’apprentissage.

- Créer des écoles à spécialités, sur l’exemple de Jouhaux-Châtelets, pour lutter contre le détournement de la carte scolaire et revaloriser les écoles en quartier en zones urbaines sensibles. Nous pourrions étudier par exemple de conventionner une école à la Villeneuve avec horaires aménagés théâtre en partenariat avec le Conservatoire et l’Espace 600, une école à Teisseire avec horaires aménagés sports, une école à Mistral avec horaires aménagés cultures urbaines (hip hop, graff, etc) en partenariat avec le tissu associatif local et de favoriser l’émergence de projets pédagogiques alternatifs (Montessori, Freinet, classes ouvertes sur le quartier), notamment pour les enfants en processus de déscolarisation.

- Jumeler les écoles entre elles, pour des projets collectifs. Pour apprendre à rencontrer l’autre, chaque école de la ville sera jumelée avec une école d’un autre quartier, pour donner l’occasion de découvrir sa ville, pour mettre en place des projets collectifs reliant différents lieux de vie de la ville, pour relier différents quartiers. Ce jumelage ne devra pas prendre la seule forme d’une rencontre par trimestre et d’un échange de courriers, mais bien d’un lien régulier (en s’appuyant notamment sur Internet) et engageant entre les deux groupes scolaires (montage de projets communs, résidences d’enfants de chaque côté, visite de chaque quartier de vie en groupes mélangés...). Tout particulièrement, Le jumelage d’écoles ordinaires avec des établissements spécialisés dans l’accueil des personnes handicapées sera favorisé.

- “Verdir” le milieu scolaire. Former le personnel et travailler à des plates-formes logistigues pour des cantine bio et une alimentation à base de produits locaux et saisonniers, renforcer les animateurs pendant le temps des repas avec des personnels compétents et spécialisés aux différents âges des enfants, mettre en place une réflexion sur le traitement des déchets et la récupération à tous les niveaux des activités scolaires, permettre aux écoles de disposer de jardins potagers scolaires, développer les pédibus partout et à plus grande échelle et engager un travail conséquent sur la sécurisation des parcours des enfants, en créant « un chemin des écoliers » isolé des voitures, par des marquages spécifiques au sol, maintenir un plan d’investissement en rénovation de qualité environnementale des bâtiments (notamment concernant l’isolation et l’utilisation de produits non-polluants), construire des écoles à énergie passive (en premier lieu, l’école Beauvert), compléter l’insonorisation, renforcer les moyens informatiques basés sur des logiciels non marchands.

- Rendre l’égalité face à l’éducation effective. Pour permettre que l’école soit le principal vecteur d’une mixité sociale et d’échanges entre les cultures, porteuse de la notion de citoyenneté, des actions concrètes peuvent être menées au niveau de la ville : mettre en place un enseignement spécialisé expliquant et mettant en valeur les différences en complément de l’enseignement général, créer des postes d’éducateurs spécialisés dans les quartiers en difficulté, intervenir sur la carte scolaire avec un objectif de mixité sociale et de soutien aux enfants des populations défavorisées.

- Poursuivre l’action de santé scolaire, par des dépistages des troubles sensoriels en maternelle, et un suivi durant la scolarité primaire. Les actions développées par le service municipal de santé scolaire seront maintenues et renforcées (notamment en qui concerne la pratique d’activités sportives par les enfants handicapés). En lien avec les associations et les équipes médicales, un programme de sensibilisation et d’orientation sur la question de l’annonce du handicap et de renvoi systématique sur les centres de ressources sera élaboré. Il conviendra de mener une réflexion sur les périmètres de découpage des différents services municipaux œuvrant dans le champ de la santé et élargir au secteur de la petite enfance les interventions en matière de santé.

- Mettre fin aux passes-droits. Depuis 2001, les écologistes ont agi pour mettre fin aux passe-droits des écoles privées grenobloises (datant de 1984). Nous achèverons le travail de conventionnement de ces écoles, conventionnement sans lequel les subventions dont elles bénéficient n’assurent ni le respect des programmes scolaires, ni des méthodes pédagogiques ni l’utilisation responsable de l’argent public. Nous réclamons ni plus ni moins que la légalité !

Le temps hors-scolaire : une compétence et une responsabilité municipale

Il est indispensable de penser le temps scolaire en « temps de l’enfant » durant toute la journée en harmonisant les temps d’enseignement, le 12 h – 14 h et l’après 16 h 30. L’organisation du temps a profondément changé : les rythmes professionnels des parents se sont diversifiés, la semaine de 4 jours tend à se généraliser, etc. Les villes doivent entamer une réflexion sur le temps hors-scolaire, et notamment la proposition d’activités le samedi matin.

- Repenser le temps des « études ». La ville doit se donner les moyens de transformer ce qui est trop souvent encore un « temps garderie » en une véritable offre d’activités ludiques et pédagogiques pour l’enfant, notamment pour celui qui n’a pas d’activités par ailleurs : former et stabiliser le personnel encadrant des « études du soir », développer les parteneriats avec les associations et intervenants extérieurs pour proposer une palette riche de pratiques différentes et épanouissantes (sports, arts, langues, éducation à la citoyenneté), renforcer les Projets Educatifs Locaux qui permettent une mise en relation concrète entre les enseignants, les parents et les éducateurs, en lien avec les MJC et MPT, prolonger la possibilité de garde pour les familles aux horaires de travail atypiques dans une école par secteur (le soir et le matin).

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Projet d’agglo

Chaque ville de l’agglomération fera un <span
style="font-weight: bold;">diagnostic des offres
éducatives scolaires et péri-scolaires
en vue d’établir un document consultable par les
enseignants, les élèves et les parents. En
parallèle, les municipalités proposeront une
coordination par d’un réseau interprofessionnel pour
permettre aux différents acteurs de se connaître
et de travailler ensemble.

- Aider les enfants en difficulté scolaire. L’injustice sociale face à l’échec scolaire doit être un des enjeux majeurs de cette mandature. Si l’éducation nationale reste du domaine étatique, les « études du soir » peuvent permettre à la municipalité de prendre sa part de responsabilité dans le processus de scolarisation des enfants : renforcer le soutien scolaire et en faire une priorité, diversifier les formes de pédagogies pour donner tous les outils et l’attention nécessaires à ceux qui ne peuvent recevoir aucune aide à domicile, et qui sont mis en difficulté par le système scolaire classique.

- Créer des lieux passerelles. La municipalité doit être soucieuse de créer du lien entre les âges, les étapes scolaires et les personnes agissant autour de l’élève. Il faut renforcer les actions d’accompagnement des parents (associations de soutien à la parentalité), inciter les différents interlocuteurs du milieu éducatif scolaire et péri-scolaire à dialoguer, reconnaître les structures passerelles (entre la crèche et l’école, l’école et le collège), développer des relations intergénérationnelles.

Nous agirons pour l’abandon du fichier national "Base élève premier degré" qui porte atteinte aux libertés individuelles et au droit à la vie privée en mettant en fiches les élèves des écoles maternelles et élémentaires. Son utilisation peut être redoutable dans le cadre des politiques sécuritaires et répressives du gouvernement.

Nous susciterons un partenariat entre la ville, l’éducation nationale et le conseil général pour développer des collèges dits « d’excellence », en développant les filières des sports de montagne (glisse, ski, escalade…), nous soutiendrons des foyers éducatifs pour les enfants et les adolescents en rupture avec le milieu familial et menacés par la délinquance.

Les délégations d’élus et les services municipaux seront organisées en conformité avec la priorité donnée à l’éducation. En particulier, il conviendra d’assurer la relation étroite et quasiment intégrée entre vie scolaire, culture, sport, santé.


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Groupe Écologie & Solidarité
EluEs EELV, ADES, Alternatifs de la Ville de Grenoble

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