Conseil Municipal du 29/11/2010

Rapport d’activité du Centre Communal d’Action Sociale

Intervention de Gilles Kuntz

Avant de parler du rapport d’activité 2009, nous devrions porter un regard indispensable sur l’Analyse des Besoins Sociaux 2009 qui a été présentée au Conseil d’Administration du CCAS comme il se doit, mais pas au Conseil Municipal comme nous le faisions dans le passé. Pourtant, cette étude que Grenoble fait réaliser chaque année par son CCAS doit nous conduire à mener une politique plus solidaire répondant aux besoins de la population.
Le dernier bilan social de notre population était centré sur les personnes âgées et a mis en évidence des données inquiétantes au sujet de nos aînés :
- 20% des ménages de 60-74 ans ont un revenu fiscal par équivalent adulte < 760€ par mois
- 1900 personnes âgées vivent de minima sociaux à Grenoble dont 1560 bénéficiaires de l’APA
- 330 ménages âgés demandeurs d’Aide Sociale Facultative en 2008 dont 173 connus depuis plus de 3 ans par le service

Concernant l’activité 2009, notre CCAS a t-il rempli ses obligations ?

Comme l’a dit le Vice-Président, cette année 2009 malgré le travail effectué par l’ensemble du personnel, n’a pas permis de redresser la situation financière déjà dans le rouge dans les exercices précédents. Le cumul des déficits atteint une limite qui risque de déclencher l’intervention de l’Etat. Pourtant ce dernier n’est pas étranger à cette situation. Les dernières réactions suite au refus du Préfet d’activer le niveau 2 du plan Grands Froids malgré des températures ayant atteint les -7° ces nuits dernières protestent contre la volonté de l’Etat de laisser faire les collectivités à sa place. Doit-on mettre à l’abri les personnes à la rue par souci humanitaire au risque d’augmenter un peu plus le déficit de notre CCAS ou d’autres collectivités qui doivent aussi y prendre leur part, c’est toute la question. Les associations, les citoyens, les personnes sans abri nous demandent d’ouvrir des lieux d’accueil : pouvons-nous rester sourds à leurs appels ? Nous sommes un certain nombre ici à dire qu’il faut agir pour éviter tout drame dans une ville qui se dit riche et sociale. Nous rappelons que le CCAS de Grenoble a déjà agi dans ce sens en relogeant d’urgence cet automne des personnes souvent en demande d’asile dans des salles communes et aussi dans des résidences sociales dont il supporte les loyers à la place de l’Etat et cela est tout à son honneur. Mais il reste encore trop de personnes à la rue alors que la presse nous révèle aujourd’hui qu’il s’agit d’un plan de l’Etat demandant de faire de la discrimination, c’est–à dire du tri de personnes, dans le travail social. Après la circulaire anti-rom de début août, voilà une nouvelle occasion pour l’Europe de dénoncer la politique anti-sociale de ce gouvernement et de son hyper-président.

Rechercher des économies et des financements nouveaux, surtout quand le CCAS agit à la place d’autres, devient un axe central de la politique du CCAS. Cela entraîne déjà des recours moindres aux remplacements dans les services sociaux, des services infirmiers externalisés dans les foyers, des hausses de tarifs parfois considérables dans les établissements pour personnes âgées, puisqu’il s’agit d’une compétence du Conseil Général. Ce « bras de fer » entre collectivités commence à se faire au détriment des services rendus aux habitants et cela est préoccupant. La situation financière difficile du CCAS empêche d’ouvrir toutes les places de crèches disponibles malgré les besoins en particulier dans secteur centre ville. Au lieu de crèches municipales, nous conventionnons de plus en plus avec des crèches associatives ou privées qui entrainent un moindre coût pour notre collectivité ; nous transférons à d’autres structures des établissements pour personnes âgées.

Le CCAS est en pleine mutation ; des expériences nombreuses y sont menées : l’éditorial du vice-président dans cet excellent rapport d’activité y est presque entièrement consacré. A ce sujet il serait temps que l’expérimentation de l’Allocation Municipale d’Habitation passe enfin à l’échelle : quelques centaines de foyers aidés est loin du compte des ménages en difficulté pour faire face à l’explosion des charges locatives. Nous ne devons pas oublier à ce sujet l’usager qui doit rester au centre de nos préoccupations. La crise sociale est arrivée et même si la Ville a augmenté ces derrières années sa subvention en valeur absolue, cette augmentation n’a pas été à la hauteur des besoins sociaux auxquels notre ville doit répondre. N’oublions pas non plus le personnel du CCAS dont certains sont maintenus sur des statuts précaires tant qu’une convention pluriannuelle stabilisant leurs emplois ne sera pas signée avec nos partenaires.

Il est temps de nous interroger sur nos politiques municipales et de revoir l’ordre de nos priorités. La Ville de Grenoble ne peut pas agir dans tous les domaines. Elle doit renforcer sa politique sociale et solidaire avec nos concitoyens les plus affectés par la crise en augmentant de manière plus significative sa subvention au CCAS quand nos partenaires acceptent aussi de relever leur contribution.




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